Pour l’écologie intégrale

Introduction au voyage.

Lorsque les Esprits Libres croisent quelqu’un de gauche, ils font un pas à droite, lorsqu’ils croisent quelqu’un de droite, ils font deux pas à gauche. Preuve que nous sommes sans tristes, que l’humour est une arme politique et que nous pratiquons le libertinage politique et existentiel. Voyage libertaire, signe que nous volons de nos propres zèles depuis que le barbu nous a lâché la grappe de ses lendemains qui chiantent : « Heureux qui communiste a fait un beau voyage. »

« Le bonheur n’est pas une gare atteinte un jour, c’est une façon de voyager. » Passons aux vendanges de l’amour et à ses maints tenants comme il vaut mieux boire le vin d’ici que l’au-delà. Nous voilà bien armés sachant qu’un coude levé, comme un coup de désir, n’abolira jamais le bazar. Preuve que les Esprits Libres boivent moins mais mieux que les situationnistes.

*« Un coup de dés n’abolira jamais le hasard. » S. Mallarmé

Les Esprits Libres, existentialistes de l’art vécu, sont écologistes, mais sont-ils verts ? Oui ils sont verts, et même bien verts à tout âge et prétendent au libertinage.  

Crise d’abord existentielle et les belles idées écologistes et démocrates pour surmonter les crises mondiales existentielles, écologiques, démocratiques, économiques, sociales, sanitaires n’auront pas d’effets probants si nous ne mettons pas en place une culture, des institutions et une fiscalité nous offrant un cadre permettant d’exprimer et de hisser ces idées au pouvoir.

Faire de sa vie une œuvre d’art et faire de la cité et de la res publica le cadre le plus propice à l’art vécu et au Bien Vivre existentialiste, libertaire, humaniste et écologique, la cité d’art, dare-dare, et d’amour tant qu’il est en corps temps.

Les Esprits Libres et les Salons des Esprits Libres s’inscrivent dans la lignée des salons libertins prérévolutionnaires politiques et culturels du XVIIIème siècle. Sortons de la servitude volontaire, arpentons les chemins de la liberté. Politique de l’amour de l’humanité, amour de la politique, art d’organiser la cité, introduction existentialiste à la philosophie de l’art vécu et de l’art politique, manifeste des Esprits Libres.       

Que faire et comment ?

Introduction à la dialectique d’ensemble

Les Esprits Libres s’appuient sur la créativité et la culture, l’art politique, le libertinage politique, la démocratie vivante, l’économie mixte et distributive avec marché, la croissance-décroissance organisées par une fiscalité d’utilité publique, la biodiversité, la sobriété énergétique, les renouvelables, un partage du travail et une réduction du temps de travail, la légalisation contrôlée, le développement des communs, l’universalisme républicain, la liberté, l’égalité, la fraternité, la parité et la laïcité effectives.

La fiscalité est l’instrument de transformation de la société pourvu que les conditions institutionnelles démocratiques permettent sa mise en œuvre. 


Quelle décarbonation, quelle transition écologique, quelle croissance-décroissance ?

Notre monde productiviste de croissance, de centralité du travail, de progrès, de techniques, de vitesse et de compétition, de consumérisme, de gaspillage, d’impérialisme et de monopolisme, de recherche outrancière du profit, de transhumanisme et de surpeuplement, développe changement climatique, misère, inégalités, violence, aliénation et exploitation, travail aliénant et assistanat, oppression et iniquité, pollution généralisée, pillage des ressources et milieux, déforestation…         
Il convient de baisser les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 7 % par an pour un réchauffement climatique de 1,5°C., d’en rester au niveau des émissions de l’année 2020 lors des confinements, au bilan. Virus plus capable que nous de réduire les émissions qui progressent de 1,5 % par an, 8,5 % de trop, et qui nous mènent vers un réchauffement de plus de 3 °C.

Avec deux tiers de la faune sauvage supprimés, en moins de 60 ans à cause de l’agriculture productiviste et avec l’effet de serre et le réchauffement climatique, notre anthropocène constitue un crime contre l’humanité, un écocide.

Ne comptons pas outre mesure sur un virus permanent nous imposant de limiter nos émissions.

Il reste un espace possible, le programme des Esprits Libres, permettant effectivement de mettre en œuvre les idées écologistes pour nous ramener à la raison.


Pour réagir, il s’agit de découpler émissions et productions. Réduire les émissions de gaz à effet de serre à partir des solutions technologiques bas carbone déjà en place :

- fin de l’agriculture intensive, agriculture durable, réduction des élevages bovins, interdiction de l’élevage en batterie, alimentation bio, fin du gaspillage alimentaire, productions relocalisées, commerce de proximité, ventes en vrac, consignes, indépendance alimentaire, haies, reforestation…

- fiscalité énergétique d’utilité publique, hausse du prix du carbone, fin des emballages plastiques, fin de l’obsolescence des produits industriels, recyclage généralisé, réparation, consignes, légalisation contrôlée de la publicité et des technologies, des drogues, de la santé, des consommations médicamenteuses…

- politique de réduction démographique, d’éducation et d’émancipation, en particulier des femmes, de répartition équitable des richesses, de réduction et de partage du travail, de télétravail, de réduction des inégalités, de légalisation contrôlée de l’immigration, de paix…

- isolation des logements, durcissement des normes sur la construction, urbanisme rapprochant domicile et activités, développement des transports en commun et des bicyclettes, réduction des déplacements…

Autant dire en finir avec le capitalisme, financier en particulier, et l’économie et la société DE marché et opter pour un éco-social-existentialisme libéral et libertaire d’économie et de société AVEC marché.

Passer de l’anthropocène à l’héliocène, âge du soleil nous permettant de récupérer ses diffusions qui couvrent 5 000 fois nos besoins énergétiques, de récupérer aussi l’énergie du vent, de l’eau, marées et courants, des arbres, plantes et forêts, de l’atome et du nucléaire maitrisé, pacifié si sans déchets. Énergie en temps réel tournant le dos à l’exploitation de la lumière du temps passé contenue dans les résidus végétaux devenus pétrole ou charbon. Michael Marder, le philosophe, alerte : « Nous réanimons des dépouilles végétales et nous les forçons à abimer l’atmosphère produite par les plantes vivantes. »

Par où commencer ?

À l’heure où l’homme s’avère criminel prédateur des espèces et de sa propre humanité, les programmes écologiques sont plutôt adaptés pour la transition écologique. Mais comment les hisser au pouvoir et les voir s’appliquer ?

Inutile d’ajouter de nouveaux constats. Ceux du GIEC, Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, et de multiples organismes et associations sont éloquents, comme le sont les taux d’abstentions aux élections et les révoltes sociales montantes. Inutile d’ajouter des idées aux programmes déjà très fournis des écologistes et démocrates, cela reviendrait à donner une belle bicyclette à un poisson.

 
Nous reprenons, en esprits libres, les idées écologistes comme nous sommes plus partageux que les communistes. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions et d’excellentes étiquettes. L’écologie isolée de la culture, des institutions et de la fiscalité est une impasse. Rien ne sert de s’indigner, considérons la colère en affect négatif.

Plutôt que d’écrire un énième pamphlet écologique ou de crier à la fin du monde, voyons ici les moyens institutionnels et fiscaux nécessaires pour atteindre ces objectifs.

Est libéral celui qui accepte de mettre en place l’égalité effective des chances entre un enfant de très riche et un enfant de très pauvre… Vaste programme… Est libéral celui qui non seulement récuse le riche héritage mais crée un héritage égal pour chacun, un Revenu Citoyen doublé d’une offre culturelle et sociale considérable comblant déficits culturels, éducatifs et sanitaires.

Dans la dialectique politique entre citoyens, institutions, marché et propriété privée, la démocratie détermine les secteurs de légalisation contrôlée comme celui de gestion des communs et les formes de gestion collective et sociale appropriées afin d’engager les transitions existentielles de primauté de l’être et écologiques nous sortant du tout marché productiviste capitaliste et du matérialisme collectiviste productiviste également.     
L’émancipation individuelle s’appuie sur l’émancipation collective et inversement, pratique libertaire du pouvoir.

S’il s’agit bien de rompre avec le capitalisme, ce n’est pas avec le marxisme, la lutte des classes, le socialisme, matérialistes et productivistes, que nous le voulons et que nous le pourrions. Ni avec le seul écologisme qui peut et doit appartenir à tous les bords. C’est avec l’art vécu et l’art politique, avec l’existentialisme absorbant l’écologisme, l’humanisme, le socialisme libéral et libertaire que nous dépasserons capitalisme et productivismes.

Deux ruptures s’imposent dans le sens des communs.

La première rupture avec le capitalisme impose la mise en place d’un système de représentation démocratique réformant en profondeur l’actuel système de représentation inique, ce sans jeter le bébé démocratique et libéral avec l'eau du bain.

La deuxième rupture consiste à introduire un élément de démocratie économique dans la démocratie politique par la mise en place d’un Revenu Citoyen. Remplacement de la valeur travail par celle de créativité, partage et diminution drastiques du travail rompant avec le productivisme et passage d’une économie et d’une société DE marché à une économie et une société AVEC marché.

Ces deux ruptures démocratiques ouvrent la voie, l’espace de l’émancipation sociale existentielle et de la transition écologique. Va alors pour la remise en cause du propriétarisme et du capitalisme, pour une gestion des services publics en tant que communs, pour la fiscalité d’utilité publique favorisant fiscalement d’autres manières de produire et de consommer dans un cadre décentralisé et fédératif, à l’avantage des formes coopératives et de l’économie sociale et solidaire, à l’avantage de la créativité et de la recherche. Va vers l’émancipation effective de travailleurs devenus créatifs cessant d’être principalement des travailleurs en devenant créateurs et citoyens à part entière. Va pour la société d’art et de culture. Va pour l’européisation fédéraliste de notre expérience. Va pour sa mondialisation vers un nouvel ordre mondial commun et émancipateur de fédérations de pays autour des communs mondiaux de notre humanité. Établissons la démocratie vivante pour sortir de cette monarchie présidentialiste française. Dépassons la vulgate écologique dans une vision et un projet de société existentiels d’art vécu et d’art politique.

Les Esprits Libres adoptent la créativité comme axe moteur central organisateur de la société. Le travail lui cède cette place prépondérante et avec lui se délitent les doctrines et pratiques productivistes morbides du capitalisme comme du socialisme.

Revenu Citoyen, fiscalité d’utilité publique et légalisation contrôlée permettent cette transition du travail à la créativité et celle de l’économie et de la société DE marché à l’économie et à la société AVEC marché. Ils permettent le partage et la réduction drastique du travail et la fin du chômage.

Ils introduisent l’élément de démocratie économique rendant possible la démocratie politique afin d’obtenir une démocratie vivante représentative et délibérative. Représentative avec un nouveau mode de scrutin associant la parité, la proportionnelle dominante et le fait majoritaire. Délibérative avec le bicamérisme et le tirage au sort des Conseils citoyens à tous les échelons.

La Convention citoyenne climat prouve que le simple processus de démocratie vivante produit une politique raisonnable.

Dialectique et conséquencialisme

Pas de lutte conséquente contre le terrorisme sans légalisation contrôlée. Voyoucratie et terrorisme sont liés, l’argent du trafic clandestin est la première ressource des réseaux terroristes.

Pas de légalisation contrôlée sans R.C. car l’économie des quartiers sensibles tient par l’économie souterraine et seul le R.C. peut prendre le relai sans crise sociale et économique.

Pas de citoyenneté et de reconnaissance de l’État dans son action sans R.C éradiquant la misère, supprimant l’assistanat, signe d’un libéralisme authentique d’égalité effective des chances, d’éducation, de culture et de santé privilégiées.

Pas d’extinction du chômage sans partage du travail et pas de partage possible du travail sans R.C. permettant de maintenir les revenus en réduisant le travail sans augmenter le tarif horaire, sans mettre en difficulté les entreprises.

Pas de lutte contre les épidémies sans lutte contre la déforestation qui disperse les espèces et propage les virus.

Pas de reforestation sans lutte contre l’agriculture et l’élevage productivistes, sans R.C. revalorisant les revenus paysans et tampon sécurité en cas d’arrêt brusque de l’activité individuelle, chômage, accident, maladie, épidémie, catastrophe, attentat, inondation, incendie.... Pas de démocratie politique sans démocratie économique, sans fin de l’assistanat. Pas de fin de l’assistanat sans R.C. et sans fiscalité d’utilité publique. Pas de démocratie politique sans fin de la monarchie. Pas d’institutions nouvelles sans représentation large équitable, sans gouvernabilité et sans introduire tirage au sort, délibération et représentation des votes blancs. Pas d’indépendance et de souveraineté sans un noyau fédéral européen fort unifié fiscalement et politiquement pour tenir tête dans le concert international et face aux multinationales. Noyau fédéral interne à l’Union européenne ayant son propre Parlement et dégagé du fardeau de l’unanimité. Rien sans émancipation des étiquettes droite et gauche mais affirmation de valeurs de gauche, laïques, socialistes, fédéralistes, libérales et libertaires face au communautarisme, au cléricalisme, au populisme et au néo-libéralisme de l’économie et la société DE marché. Rien sans dépassement du capitalisme et du socialisme productivistes, sans libertinage politique et existentiel, sans art vécu et sans art politique, sans être des Esprits Libres.

L’écologie ne suffit pas, soyons existentialistes, Esprits Libres, pratiquons l’art vécu et l’art politique, le Bien Vivre.

« Imposture de l’écologie : Elle s’inscrit dans une logique de marché, où l’angélisme des bonnes intentions va de pair avec la cupidité du commerce. Pourquoi l’exploitation d’énergies renouvelables se soucierait-elle d’éradiquer l’antiphysis, la dénaturation des comportements individuels et collectifs ? » Raoul Vaneigem, Propos de table, Dialogue entre vie et corps.         
À partir de la créativité et de la beauté, motrices de la société, changeons nos concepts de vie, pour la primauté de l’être sur l’avoir, la technique, l’image et le paraître, pour la spiritualité civile et laïque, pour la 6ème République laïque, sociale et citoyenne. Soyons des Esprits Libres.

 

Libres, il nous faudra l’être quand, abordant les institutions, nous devrons comprendre que la 5ème République n’est pas une démocratie et que les « valeurs de la République » sont en contradiction avec celles de la 5ème République. L’être pour refuser les référendums et l’élection monarchiste. L’être pour choisir la mixité du scrutin face aux modes proportionnels et majoritaires. L’être pour faire comprendre à la gauche que l’assistanat doit disparaître et à la droite qu’un revenu doit être distribué sans contrepartie. L’être pour faire baisser les consommations de drogue par la légalisation contrôlée. L’être pour s’extraire de ce croupissement qu’est la servitude volontaire qui laisse notre humanité se détruire. L’être pour pratiquer l’art vécu et l’art politique qui s’inscrivent dans la lignée existentielle d’Épicure, dans le désir et la béatitude de Spinoza, dans la lignée des libertins et des Lumières, dans l’éternel retour de Nietzsche, dans la joie et l’élan vital de Bergson, dans la condamnation à la liberté de Sartre, dans l’évènement de Badiou, dans le désir et le moment de Vaneigem. L’être pour faire œuvre d’art de notre existence. En cultivant la singularité nous touchons l’universalité.

Esprits libres libéraux-libertaires, écologistes, écosocialistes, fédéralistes, souverainistes européens, distributistes, libertins, épicuriens, conséquencialistes, malthusiens,          darwinistes, laïques, républicains, universalistes, anti-communautaristes, radicaux, anticléricaux, existentialistes, humanistes, vitalistes.

Esprits Libres alliés aux forces écologistes, aux forces de gauche non totalitaires et aux forces centristes indépendantes non productivistes qui surgiront avec la réforme électorale ou/et avec une révolte de rue.

En répondant par milliers à l’appel de ce manifeste, en nous portant candidats Esprits Libres aux élections à venir, nous nous donnerons les moyens de vivre en esprits libres dans une société plus libre, plus créative et entrerons dans la transition existentielle et écologique.