9 Contre le mandat impératif et la révocation des élus

Avec un processus de démocratie vivante la révocation ou la reconduction des élus reste l’élection devenue démocratique, représentative.

À l’Assemblée nationale, chaque élu est heureusement censé représenter l’ensemble de la nation et non ses électeurs ou sa circonscription et, à juste titre, la constitution interdit le « mandat impératif ». Mandat impératif ne représentant que certains électeurs sur un sujet déterminé à l’avance, sans garantie de procédures démocratiques.

Le vote étant anonyme et les élus n’appartenant pas à tels ou tels électeurs, la procédure de révocation donnerait à la majorité le pouvoir de se débarrasser des minoritaires gênants.
La révocabilité des élus ferait coïncider temps politique et temps médiatique empêchant l’élu de travailler sur le long terme.
Élections, campagnes électorales toujours plus violentes et personnalisées fondées sur les affects destructeurs de vitesse, de divisions, de passions et référendums permanents.
République référendaire triomphante chère aux populistes des deux bords.
La possible révocation de l’élu existe déjà, c’est l’élection.

Un élu doit pouvoir travailler sur le long terme et ne doit pas se soumettre aux sollicitations de l’actualité, des faits divers, du ressentiment ou de l’indignation. Il ne doit pas être otage de tel ou tel groupe mais agir en son âme et conscience. Pouvoir écouter ses collègues, s’amender et modifier son point de vue, pouvoir se libérer du carcan de son parti, de la pensée dominante, de l’air du temps, des passions tristes et de l’ordre établi. Il doit pouvoir être et rester minoritaire, résister. Il doit vouloir agir, pouvoir agir et agir en esprit libre.