8 Réduction et partage du travail


Travailler moins mais mieux, associé à la fiscalité d’utilité publique, ouvre le chemin de la réduction de la production inutile et du gaspillage et celui de la décroissance sélective.


Réduction de temps de travail, avec perte de salaire, sans perte de revenus

Le Revenu Citoyen permet d’opérer une réduction du temps de travail sans perte de revenu global. La réduction du temps de travail se heurte aujourd’hui à la difficulté à baisser les revenus des salariés qui pourraient sombrer dans la pauvreté en devenant travailleurs pauvres en faisant trop peu d’heures. Se heurte aussi à la difficulté à augmenter le coût du travail par des augmentations de salaires pour les employeurs risquant de se trouver en difficulté. Nombre de partisans, de gauche ou écologistes, de la réduction du temps de travail la veulent sans perte de salaire. On rase gratis et les employeurs font la grimace. Le R.C. fort permet de réduire le temps de travail légal sans changer le taux horaire c’est-à-dire avec la diminution correspondante du salaire mais avec augmentation du revenu global final cumulant revenu du travail et R.C. Le R.C., cumulé au salaire, maintient le revenu tout en réduisant le temps de travail et il n’augmente pas la charge salariale pour l’employeur.


Le R.C. partage le travail et supprime le chômage en ramenant à 32 h immédiatement puis à 24 h progressivement le contrat de travail. Les offres d’emploi ainsi libérées mettent fin au chômage. Les salariés, du public ou du privé, disposent de 3 ou 4 jours pleins par semaine.

Le R.C. ramène immédiatement à 24 h ou à 16 h, au choix du salarié, le contrat de travail des travaux pénibles, des travaux sans qualification et des travaux payés au salaire minimum. Les salariés sans qualification disposeront de quatre jours disponibles par semaine pour, entre autres, mener à bien leur formation et leur reconversion. Ce partage du travail entraîne une réduction drastique du chômage par la démultiplication des offres d’emploi. Ce n’est plus seulement le travailleur qui cherche, c’est l’employeur qui doit offrir, le rapport s’inverse.

Droit au travail dans la fonction publique

Tout citoyen, demandeur d’un emploi fonctionnaire, peut effectuer six ou huit heures de travail par semaine dans la fonction publique. Les administrations sont déployées en fonction de cette demande d’autant que tout travail fonctionnaire, comme tout travail salarié, est ramené à 18 h ou 24 h par semaine à convenance. Ainsi le travail salarié disponible est largement partagé. Tout salarié, public ou privé, dispose de 3 ou 4 jours pleins par semaine selon qu’il choisisse de faire ses 24 h en 3 fois 8 h ou en 4 fois 6 h. Travail fonctionnaire cumulable à d’autres professions. Le R.C. permet de reconvertir les fonctionnaires des services dits sociaux vers l’éducation, la culture, la santé et le service public utile.


Croissance, décroissance, revenu…

De bons esprits affirment que la croissance ne reviendra pas, que ce n’est pas possible et les plus fins ajoutent que la planète étant limitée, ce n’est pas souhaitable.

Pourtant si le pays se met malencontreusement à livrer des centrales nucléaires, des porte-avions militaires, des armes à n’en plus finir, des pesticides etc., la croissance reviendra hélas, la funeste, la morbide croissance. Si la conjoncture internationale est favorable la croissance peut aussi connaître des fluctuations qui lui soient favorables. Et si le pays saisissait toutes les opportunités les plus écologiques du développement durable en les exportant beaucoup, une certaine croissance positive reviendrait probablement. Idem pour la fameuse courbe du chômage qui suivrait le mouvement. Pire, si un pouvoir imposait du travail pour tous et le plein emploi par des travaux un tant soient peu forcés, nous inverserions la fameuse courbe. C’est le slogan stupide aliénant « du travail pour tous » que la classe politique reprend en chœur jusqu’au cercle bien-pensant : « Partageons le travail pour du travail pour tous ». À quand « le travail c’est la liberté » vu à l’entrée des camps ?

Si nous voulons partager le travail c’est principalement pour mieux le limiter, pour que quelques-uns n’en supportent pas l’exclusivité du fardeau et non pour du travail pour tous.

Les Esprits Libres sont philosophiquement épicuriens mais aussi cyniques et conséquencialistes. Nous ne sommes pas méchants. Le travail, nous ne le souhaitons à personne s’il n’est pas synonyme de créativité et nous souhaitons dans le devenir historique l’abolition du travail salarié. Le travail n’est acceptable que dans la mesure où il est utile, où il recoupe la créativité et l’émancipation de chacun. Sinon il doit être limité autant que faire se peut et progressivement disparaître. Moralement nous devons rejeter ce système productiviste. Il ne s’agit pas d’une analyse de conjoncture, d’une histoire d’offre et de demande, et cette position critique s’applique tant aujourd’hui qu’au début de l’ère capitaliste ou face aux expériences socialistes naissantes. Ce sans même considérer la conjoncture ou l’état de la planète qui viennent cautionner une argumentation plus profonde, peuvent faire peur, mais ne sont pas des arguments premiers.

Nous voulons la décroissance des choses néfastes, de la surproduction, du gaspillage, de l’industrie guerrière et nucléaire, et la croissance des choses positives, de l’éducation, de la santé, de l’écologie, de l’art, de la créativité.

Nous voulons un minimum de travail pour un maximum de bonheur collectif et individuel. Le travail nécessaire au bonheur de l’humanité et pas une pelle de plus. Nous voulons la créativité pour tous et non le travail en soi le travail puisque au contraire nous voulons largement nous en libérer. Nous voulons un revenu commun et suffisant afin que personne ne soit dans la misère et que chacun puisse être créatif sans passer sa vie à la gagner. Objectif atteint par une économie distributive dont la fiscalité d’utilité publique distribue un revenu commun qui s’ajoute aux autres revenus dont ceux du travail accessoire et non vital.

Certains programmes d’extrême gauche proposent un smic augmenté passant de 1140 € à 1300 €. Oublié le partage du travail, maintenu l’assistanat de misère, combattu le R.C.

Nous augmentons le Smic de 5 % et le temps du travail légal passe à 24h. Un droit au travail de 8h par semaine est créé.

- Revenu Citoyen seul : 1000 € et 7 jours libres

- Smic net 8 h /semaine : 272 € + 1000 € = 1272 € /mois et 6 jours libres.

- Smic net 16 h /semaine : 544 € + 1000 € = 1544 € /mois et 5 jours libres. Le mi-temps est optionnel pour tous.

- Smic net 24 h /semaine : 816 € + 1000 € = 1816 € /mois et 4 ou 5 jours libres.