12   Hollande, bonhomme centre droit 


Hollande n’a pas trahi

« Nous avons voté Hollande et nous avons été trahis » disent des naïfs et des jeunes en 2012. Il faut ne pas avoir lu le programme de François Hollande, ne pas l’avoir suivi depuis 1981, pour ignorer qu’il est un homme politique du centre droit.

La phrase qu’il prononce au Bourget « Notre ennemi c’est la finance » n’est accompagnée d’aucune proposition concrète. F. Hollande reprend la vieille tactique consistant à donner un gage, une image de gauche pour unifier son camp. Le droitier F. Mitterrand avait déjà parlé de « rupture avec le capitalisme ». 

 

Nous, Esprits Libres, en cyniques et conséquencialistes, avons utilisé le vote F. Hollande afin de chasser Nicolas Sarkozy et non par adhésion, et non sur des illusions à gogo concernant le « chant je mens maints tenants ». Et certainement pas en croyant que François Hollande et le PS étaient, une minute, capables de suivre une politique de gauche. De ce point de vue François Hollande ne nous a pas déçus et N. Sarkozy est bel est bien parti grâce à notre vote et grâce à lui.

 

Comment considérer François Hollande comme un homme de gauche ? François Hollande se serait-il manifesté pour un Revenu Citoyen abolissant la misère, pour augmenter l’impôt sur le patrimoine, pour une 6ème République, pour le reconnaissance du vote blanc, pour des Conventions citoyennes, pour la suppression de l’élection présidentielle, pour la suppression, du Sénat, pour la suppression des conseils généraux départementaux, pour une Assemblée Nationale paritaire, pour la proportionnelle à correctif majoritaire, pour un noyau fédéral européen, pour la légalisation contrôlée, etc. ?

Ceux qui prennent François Hollande pour un homme de gauche sont les mêmes qui prennent François Mitterrand pour un homme de gauche. Ils doivent aussi croire que le Parti Communiste peut prétendre à être rouge d’autre chose que de honte. Ils doivent aussi prendre le monarchiste bonapartiste de Gaulle pour un démocrate républicain. Et ils prennent la 5ème République pour une démocratie représentative passant leur temps à dire pis que pendre de la démocratie représentative.

 

Nous considérons que des accords sont possibles avec le centre gauche et parfois avec le centre droit comme s’agissant de barrer un candidat des extrêmes. Nous qui souvent n’avons voté pour un candidat du PS qu’à l’occasion de la chasse au Sarko, ne sommes pas de ceux qui jurent de ne plus voter PS car nous considérons la politique dans sa complexité. Nous n’aimons pas le PS, parti droitier de la monarchie présidentialiste cinquièmiste mais lorsque des naïfs lui préfèrent le PC ou le RN les bras nous en tombent. La vision de l’Histoire devient si indigente que certains en arrivent à préférer le PC au PS, la CGT à la CFDT et pourquoi pas Mitterrand à Rocard. Ceux-là ignorent le grand Mendès France qui refusa de comptabiliser les voix du PC lors de son investiture, honneur à lui.

Alors pleureuses, déçus, naïfs, retournez à vos chères études pour vous aguerrir et ne vous en prenez qu’à vous-mêmes pour votre crédulité et vos erreurs de jugement.

 

Hollande « moins pire » président de la 5ème République

Un dessin de la presse belge montre tous les présidents successifs de la 5ème République et, si Sarkozy n’est pas à son avantage, F. Hollande en est la cible puisqu’il est figuré en espèce de pingouin tandis que les autres restent humains. Ce dessin paraît bien faible et qu’il soit permis de dire que ce dessinateur paraît un peu « manchot ».

Les Esprits Libres sont hostiles à la 5ème République et ont combattu François Hollande. Mais ce dessin nous donne l’occasion de le défendre. En effet s’il s’agit de le comparer aux autres monarques présidentialistes c’est à son avantage.

 

Certains LFI jurent qu’ils ne voteront plus jamais socialiste. Mais si nous en sommes là c’est qu’ils ont beaucoup trop voté socialiste jusque-là. En particulier ceux qui ont soutenu le PS sans exiger un nouveau mode de scrutin mais pour un plat de lentilles, pour être ministre, député ou sénateur.

Si un candidat du centre droit, du PS, nous permet de barrer un néo fasciste nous l’utiliserons sans hésiter.

Le PS, parti cinquièmiste, monarchiste présidentialiste, n’est pas notre tasse de thé. Mais que penser de ceux qui passent plus de temps et mettent plus d’énergie à combattre le PS qu’à s’en prendre à la droite et à l’extrême droite ?

Ceux-là, violents en paroles incitent naturellement à la violence en actes. Résultat des courses : les casseurs sont de retour et, des flics aux banques, ils passent aux locaux de la CFDT, à la chemise d’un cadre, à la façade d’un hôpital d’enfants, aux sièges du PS, et nous comprenons mieux la misère de la violence sous couvert de violence de la misère. Il s’agissait de défendre les journalistes insultés, protéger les réunions publiques du PS, garder les permanences CFDT pour en découdre avec les ennemis sociaux-fascistes de la liberté. Pain béni pour la droite et l’extrême droite, éternel parti de l’ordre moral et de l’ordre tout court, de celui qui mène au trou, fond du gouffre, poubelles de l’Histoire sombre du pays. J-L. Mélenchon était là pour tuer F. Hollande et transformer la gauche en champ de bataille dévasté tout à l’avantage de la droite et de l’extrême droite en embuscade. Heureusement F. Fillon est tombé et c’est E. Macron qui en a profité.

Attaquer plus les socialistes que la droite ou l’extrême droite est « plus qu’un crime, c’est une faute. » car nous aurons besoin d’alliés un jour et pas plus tard que demain matin s’il faut barrer l’extrême droite ou gagner les législatives. L’alliance entre la gauche, le centre et les écologistes peut freiner cette course folle et un mode de scrutin paritaire, proportionnel à correctif majoritaire peut nous la donner pour faire cesser la course à l’échalote des populismes.