14 Façon de voyager


Quelques notes au pas…sage, comme un libertinage


1952 Né à Grenoble je suis adopté par une famille d'origine bordelaise qui, lorsque j'ai quinze mois retourne en Aquitaine.

École maternelle et primaire, Anatole France, au centre de Bordeaux dans le populaire quartier Mériadeck détruit sous mes yeux par l’équipe de J. Chaban Delmas pour en faire le triste centre administratif de la ville.

Suivent 10 ans dans les HLM de la Cité du Grand Parc.

Études secondaires au Lycée Montesquieu, puis à Sciences Politiques, Institut d'études politiques de Bordeaux.
En 1986 j'apprends mon adoption. Je retrouve ma famille d'origine en 1995.


Le « petit Allemand »
Cours Moyen 2 année, école des garçons : Le maître d’école se nomme Placier. En début d’année « Placier place » les élèves en fonction de leur classement au terme de l’année CM1 passée avec Monsieur Léglise qui nous tapait sur les doigts avec la règle. Au premier rang les premiers comme Marit ou Laffont, le fils du coiffeur en face à l’école des filles, ou comme mes amis Christian Lassale et Claude Donèche, le fils du médecin. Au dernier rang les derniers. Je suis au milieu, déjà centriste, avec Philippe Angulo et les fils de pompiers Chanu et Rambaud. Lassale et Augulo se retrouveront également au Grand Parc.

Ce Placier fume cigarette sur cigarette. Souvenir marquant des bouteilles de lait « Mendes France » en verre transparent avec la capsule alu à faire sauter pour les dépuceler.

Les filles de l’école, on les voit « sur le trottoir », à la sortie au magasin de bonbons du coin de le rue du Château d’eau ou à la garderie, au centre aéré comme on dit, au Pian Médoc. Nous avons, filles et garçons, fréquenté la maternelle attenante.

Nicole Ducasse est ma copine. Je la croise sur le chemin de l’école car elle habite la rue d’après ma rue Rougier. Et d’autres ravissantes avec lesquelles nous dansions à la maternelle et au cours élémentaire surtout s’agissant de préparer la kermesse de fin d’année. On croise aussi les prostituées du quartier dont la célèbre Froufrou, reine de la Place Mériadeck et de ses puces.
La rue Rougier croise la rue du Château d’eau, celle de l’école maternelle qui mène Place Mériadeck. J’habite avec mes parents, Andrée et Guy Roche, au deuxième étage au-dessus du garage de monsieur Soubiran notre loueur. La cage d’escalier donne dans le garage et je peux aller, le soir, chiper des ballons à gonfler ou des bibelots dans l’extraordinaire carriole à pédales que Tichelot, vendeur ambulant, gare là pour la nuit.


Notre logement est un taudis de trois pièces. L’une fait office de séjour, cuisine et salle de bain d’environ 25 m2 avec vue dégagée sur les toits. Une autre est la chambre des parents et entre les deux, une sorte de chambre, pour moi seul d’abord, puis, partagée avec Claude, frère de mon père Guy, mon jeune oncle venu nous rejoindre après que mes grands-parents l’ont « foutu dehors ». Pour les toilettes, il faut redescendre les deux étages. Nous sommes pauvres. Mon père est ouvrier boulanger et ma mère femme de salle à l’hospice Terre Nègre qui existe toujours. Il fait froid l’hiver et le fil d’eau de la cuisine forme des stalagmites de glace. En guise de bain un tub en zinc que l’on dispose derrière un paravent. Je vois parfois ma mère nue et son triangle inversé de poils ou le sexe de mon père.

J’élève des fourmis sur le rebord de la fenêtre de la « cuisine » dans les interstices des vieilles pierres. Fils unique, autonome, sage et calme. Je pars seul à l’école. Parfois avec la Ducasse. Mon père, qui travaille de nuit, dort lorsque je rentre de classe et ma mère n’est pas encore de retour de son travail. Je m’invente des mondes, je joue aux prisonniers et à l’avocat, au concours d’éloquence pour les faire libérer. Il m’arrive d’attendre mes parents au bar attenant le garage, chez « Le Neste » un turc qui m’offre souvent un jus de fruit. Notre porte d’entrée, 11 rue Rougier, se situe entre ce bar et le garage. Aujourd’hui cet appartement se situerait dans l’ex-Caisse d’Épargne face à la barre d’immeuble qui surplombe la Poste. Mon père a un triporteur, comme Darry Cowl, et nous allons à la chasse ou à la plage le dimanche, ma mère et moi dans la caisse. Puis nous avons eu une 4CV Renault grise, d’occasion, immatriculée 3201 AC 33. Enfin une Simca 1000 neuve à crédit.
En CM2 je vis plutôt mal ma scolarité car je ne m’entends guère avec M. Placier qui m’a pris en grippe. Je lui tiens tête en le défiant singulièrement. Très bon en calcul mental, bien que préférant le français, je tiens ma revanche. Placier pose régulièrement un problème au tableau et il s’agit pour les élèves d’apporter à son bureau la solution. Je prends un plaisir tout aussi malin que régulier à être le premier à lui apporter la solution grillant ainsi le premier rang de ses chouchous. Il déteste cela.
En cours d’année, il me donne une mauvaise note et une mauvaise appréciation, à mon sens, injustifiées, toutes deux transcrites sur mon cahier de correspondance. Je « perds » mon cahier. Cela me vaut d’être mené chez M. Viot, le directeur de l’école. Dans le bureau Placier dit : « Avec des individus comme cela, je perds mon autorité », puis prenant son souffle « regardez-le, on dirait un petit Allemand ». À ces mots patriotes, le corpulent Viot se décale, s’approche et m’aligne la gifle du siècle qui me fait tourner sur moi-même et m’envoie à terre. Je me relève seul mais difficilement. Enfant ou pas, pas bon d’avoir l’air d’un bon aryen vite pris pour bon à rien, la guerre n’est pas loin et ces vaillants n’ont pu dû résister suffisamment.
Le mois suivant, je signe moi-même mon cahier de correspondance pour cacher une autre mauvaise note à mon père. M. Placier le convoque. Ils discutent à part et lorsque je rentre à la maison, mon père qui ne me frappait pas trop d’habitude, me passa à tabac avec une violence inouïe à tel point que ma mère a grand mal à l’arrêter. C’est la rupture.

En fin d’année, je suis toujours parmi les élèves aux résultats moyens mais parfois brillant selon l’humeur. Au moment d’annoncer le passage en sixième, la quasi-totalité de la classe est admise, mis à part deux ou trois redoublements mais je me retrouve, avec un ou deux autres, à passer en « fin d’études 1 », filière du travail manuel rapide qui détourne de la sixième pour orienter en deux ans, FE1 et FE2, sur la vie active.
Je proteste en arguant que nombre des camarades placés derrière moi, ceux des derniers rangs, passent quand je suis recalé. J’en parle à mon père malgré notre froid mais rien n’y fait. J’apprends qu’il existe un examen d’entrée en sixième permettant à des parents mécontents de faire passer leur rejeton via cette voie. Sourire aux lèvres et conquérant je demande à mon père de m’inscrire à l’examen et j’annonce que je l’aurai. Le bonhomme semble fort gêné et dit qu’il va réfléchir. Le temps passe et je reviens à la charge jusqu’à ce qu’il m’annonce que nous devons y renoncer car « un échec serait humiliant ». J’affirme qu’il n’en sera rien et que je suis certain de réussir ayant un bon niveau, dans toutes les matières quand cela me prend. La discussion tourne vinaigre, mon père reste sur sa position et je me mets à le détester puis à le mépriser. L’admiration que j’ai pu avoir pour cet homme humble, résistant dès 17 ans dans les maquis du Médoc avec mon grand-père et qui, partisan SFIO m’a mené par des discussions à un tropisme politique, disparait. La rupture, augurée par la branlée, est consommée. Je le tiens en disgrâce jusqu’à sa mort en 1969, j’ai dix-sept ans.
Fin d’études 1 avec un excellent M. Marx comme enseignant. Premier dans toutes les matières, la concurrence est passée en sixième, je devins son assistant et j’aide mes camarades comme mon ami Zenati fils d’immigré avec qui je sympathise. Idem l’année suivante, en fin d’étude 2 jusqu’à ce jour de décembre où l’on m’appelle dans le bureau du directeur. Nous sommes alors au Collège de la Cité du Grand Parc où nous avons été relogés dans des cages à lapins qu’ils nomment « grands ensembles » ou « HLM », au K2 503 s’il vous plaît, bâtiment K, escalier 2, n° 503, 5ème étage qui existe toujours. D’autres étaient au I 2… Le directeur y va de son « Jean-Pierre tu es un excellent élève et ta place n’est pas en fin d’études. Aussi tu vas rejoindre la classe de sixième ». On m’accompagne pour ramasser mes affaires et on me mène directement en classe de sixième en annonçant à la classe « un nouveau camarade ». Bonne nouvelle et stupéfaction de ma part. Double bonne nouvelle puisque je dois alors suivre des cours de rattrapage en anglais en tête-à-tête avec la professeure d’anglais, jeune femme magnifique, mais j’ai perdu un an et mes copains.


L’adoption
C’est une décision du tribunal décidant de mon adoption officielle me transférant à la famille Roche qui a permis d’obtenir des papiers d’état civil en règle et mon passage en 6ème. J’avais été légalement jusque-là Jean-Pierre Maullier et je deviens définitivement Jean-Pierre Roche. Le tout sans avoir été informé, ni de l’abandon initial, ni de l’adoption de fait à l’amiable à l’âge de quinze mois, ni de l’adoption légale de 1964. Il me faut attendre 1986, j’ai alors 34 ans, la mort de ma mère adoptive madame Roche, pour découvrir la vérité sur mes origines.


Je suis né à La Tronche, banlieue de l’hôpital de Grenoble en février 1952, fils de la jeune Martine Maullier, 20 ans et de Pedro Magara, ouvrier espagnol de 31 ans, réfugié de la guerre d’Espagne. Un an plus tard ma mère est à nouveau enceinte et elle surprend le coureur Pedro avec sa meilleure amie. Sa valise dans une main, moi dans l’autre, la voilà partie. Pedro ne la retrouvera jamais.
Pour pouvoir travailler ma mère me place en nourrice chez une madame Andrée Roche dans la famille Roche d’origine girondine mais en déplacement car Guy le mari a trouvé du travail à La Mure près de Grenoble. Ma mère accouche de deux jumelles, mes vraies sœurs et elles me rejoignent chez ma nourrice.
J’ai quinze mois, les Roche doivent entrer à Bordeaux pour un nouveau travail. Madame Roche ne peut avoir d’enfants et elle le sait, mais elle rêve d’en avoir… Ma mère en a de trop… pour son jeune âge. On convient que les Roche gardent Jean-Pierre pour s’en occuper un temps et que l’on donnera des nouvelles. Ma mère garde les jumelles. J’arrive à Bordeaux dans les valises des Roche et on parle alors pour la première fois et définitivement de « Jean-Pierre Roche ». Des nouvelles, on n’en donne pas et, à Bordeaux, on me fait passer pour l’enfant naturel et légitime des Roche auprès des familles Pascal et Roche, de ma « nouvelle » mère, de mon « nouveau » père … On sollicite la fiancée puis femme de mon oncle Claude qui travaillant à l’état civil de la mairie de Bordeaux fabrique quelques faux… Situation qui dure plus de dix ans jusqu’au blocage du passage en sixième exigeant des papiers officiels en bonne et due forme. On retrouve alors ma mère génitrice pour témoigner devant le tribunal qui prononce mon adoption légale. À douze ans je deviens officiellement et définitivement « Jean-Pierre Roche » sans connaître la réalité de ma situation.

Ma mère naturelle se marie à un Vietnamien qui adopte les jumelles et qui a quatre autres enfants avec elle mais qui ignore mon existence. Les six enfants de ma mère naturelle, mes deux sœurs, ma demi-sœur et mes trois demi-frères n’apprennent mon existence qu’en 1994.

Je ne découvre qu’à l’âge de 34 ans mon adoption, en 1986, au décès de ma mère. Dans sa chambre, tuberculeuse étendue sur son lit, avant d’être emmenée à l’hôpital par les pompiers, ma mère adoptive madame Roche qui ne peut déjà plus parler me fait signe en direction de la table de chevet. Croyant qu’elle y a laissé un peu de monnaie pour faire des courses je la rassure et lui dit « Oui maman je comprends je regarderai ». Elle fait signe encore en insistant puis s’en va. Je la vois seulement une dernière fois, mourante, à l’Hôpital derrière une vitre.
Mon père adoptif est mort de fatigue bien antérieurement, en 1969 du fait de son travail pénible et de la maladie du non-dit, l’ulcère à l’estomac. « Fils unique », il me revient de vider la pauvre HLM de la Cité du Grand-Parc. Dans le chevet une grosse enveloppe solidement bardée d’adhésif quasi inviolable… J’ouvre et je trouve, relié cuir, le certificat d’adoption de 1964, mon passeport pour entrer en sixième…


Je fais part à mes proches de mon histoire. Marie José, la sœur, aujourd’hui décédée, de ma complice Dominique, me propose de chercher à retrouver la trace de ma mère naturelle. Un an et demi après sa proposition elle me tend deux numéros de téléphone, ceux de ma sœur et de ma mère.
Je range cela dans mon bureau et sept ans après je reprends le document relié cuir et téléphone à « ma sœur ».

Nous sommes en fin 1994. « Bonjour mon appel va vous sembler très particulier car j’ai une information un peu extraordinaire probablement pour vous, je pense être votre frère et suis disposé à vous envoyer les documents qui le prouvent… » La « sœur » tombe des nues. J’envoie les documents et elle répond. J’apprends qu’il s’agit de ma demi-sœur. Nous convenons de rester en lien. Je parle au téléphone à mes deux vraies sœurs. Nous formons tous les quatre un cercle gardien du secret et je leur propose de décider s’il convient ou non d’en parler à « maman » … J’adopte une neutralité dans la décision considérant que je ne peux juger ne connaissant pas ma mère et ses possibles réactions. Je souhaite simplement que la décision soit prise à son avantage hors autres considérations. Elles se concertent et décident d’en parler à notre mère. J’en viens à lui parler moi-même au téléphone puis je vais les rencontrer à Lyon en septembre 1995. Je retrouve ma mère et une tante qui m’avait vu partir sur le quai de gare, et rencontre mes deux sœurs, ma demi-sœur, mes demi-frères. À Lyon j’apprends le décès de la sœur de ma collègue et immense amie Dominique, Marie José qui m’avait mis sur la voie de ces retrouvailles.
Je comprends aussi qu’intuitivement j’ai attendu sept ans avant de contacter ma famille d’origine et ne l’ai fait que six mois après le décès du mari vietnamien de ma mère, comme si j’avais deviné que mon intervention eût été gênante plus tôt puisque ma mère avait caché mon existence à toute la famille et singulièrement à son mari. Je ne suis donc intervenu dans cette famille qu’une fois que cela devenait possible sans trop gêner.
Mes sœurs naturelles tirant de mon père et les quatre autres enfants étant marqués à demi-vietnamiens, je suis, cocasserie, le seul à ressembler fortement à ma mère, yeux bleus et cheveux blonds renforçant la ressemblance. Ma relation avec cette famille et avec ma mère est bonne depuis ces vingt-sept années de retrouvailles bien que ne les voyant qu’environ tous les trois ans.

Les Roche m’ont caché la vérité sur mes origines tout au long, y compris lors de la grave crise de l’entrée en sixième… Heureusement ma mère Roche a sauvé l’honneur avec le certificat d’adoption. Je pensais bien qu’il y avait « anguille sous Roche » mais plutôt du fait que madame Roche avait été divorcée puis remariée à Guy, je l’avais vu sur le livret de famille mensonger par ailleurs concernant mon origine, et parce qu’il y avait parfois des sortes de distance qui s’opéraient entre eux et moi. En matière d’art, de culture je me sentais déjà abandonné, livré à moi-même. Mes trente cousines et cousins, sont tous, exceptée une cousine professeur des écoles, ouvriers ou employés et je suis le seul universitaire.


Curieusement j’avais enfant l’intuition de la vie en tant que théâtre avec des jeux de rôles que se distribuaient les adultes la nuit pour faire semblant et faire grandir les enfants le jour…

Je me demandais pourquoi on ne m’embauchait pas pour faire des coups d’adultes, voler par exemple puisque j’étais petit et pouvais passer partout… J’attendais que l’on m’invite un jour au cercle des adultes pour révéler fièrement que je savais déjà, que j’avais deviné ce théâtre comme j’avais tôt su que derrière le Père Noël se cachaient les parents.

« Il est important que très tôt, dès sa jeunesse, on soit informé qu’on se trouve dans une mascarade. » A. Schopenhauer.
« Dans ce théâtre qu’est la vie, la révolution existentielle est faite pour qui met en œuvre avec humilité sa mégalomanie, outrepassant ainsi son désespoir. » sera la formule introductive de la campagne de l’Aristocratie Libertaire.


Amour de la politique, politique de l’amour

1969 À 16 puis 17 ans je suis le plus jeune militant lycéen du PSU, Parti Socialiste Unifié, animé par Michel Rocard.

Etudes agitées aux Lycées de La Marne et Montesquieu. Animateur gauchiste du mouvement de la jeunesse et des Comités d’Action Lycéens, C.A.L., créateur du Comité Inter Lycée, C.I.L., organisant des manifestations de plusieurs milliers de lycéens. Solide dossier au Renseignements Généraux qui me suivra tout au long de mes études et qui commençait par : « Individu très dangereux pouvant aller jusqu’au crime pour ses idées politiques ». Comme tous les résistants.

Avec le grand ami de toujours Jean-Jacques nous voilà forcés à changer d’établissement en fin de seconde. Puis je suis renvoyé en fin de 1ère pour agitation politique. Privé de terminale, je dois effectuer mon service militaire et passer mon bac en candidat libre. J’obtiens heureusement 16 en philosophie.

Études tout aussi agitées à Sciences Po Bordeaux, IEP où j’anime des groupes maoïstes dont celui animé par Alain Badiou.


1977 Victime de la loi dite « anticasseurs » abolie comme loi scélérate en 1981. Coup concerté entre la police et l’IEP. Un mois de détention provisoire abusive prononcé par une juge d’instruction d’extrême droite, de la secte adventiste du 7ème jour, à la suite d’une assemblée générale en Faculté de Lettres. 101 étudiants déclarent avoir participé à l’action et demandent à être inculpés mais, considéré comme meneur je reste seul inculpé. La cour d’Appel me relâche. Deux mois plus tard, l’administration de l’Institut d’Études Politiques refuse la validation de mon diplôme qui requiert 800 points quand j’en obtiens pourtant 814. Ces élégants n’ont pu descendre mes notes en deçà de 800 malgré une épreuve partielle d’espagnol, avec un enseignant franquiste, qu’ils ont noté zéro alors que j’étais embastillé. Pas étonné de ces méthodes de barbouzards je ne quémande rien et en tire fierté car je n’ai naturellement aucune intention de servir la 5ème République et souhaite être indépendant. J’ai d’ailleurs suivi la section politique générale pour les chercheurs et non la section service public destinée aux serviteurs de cette fausse République. Les documents restent aujourd’hui disponibles  pour montrer l’élégance de cet institut et son comportement de larbin du cinquièmisme.

Lors de mon procès le tribunal refuse des rapports d’huissiers assermentés me disculpant d’avoir écrit un tract sur les lieux et prononce une peine d’un mois avec sursis et cinq ans de suspension des droits civiques alors que j’ai déjà effectué un mois ferme. Entourloupe puisque le mois ferme effectué ne couvre pas le sursis pourtant moindre dont j’écope et qui pèse sur moi en épée de Damoclès. Loi scélérate en effet.


1983 Campagne municipale « situationniste », de « l’Aristocratie Libertaire » que je fonde, face à J. Chaban Delmas avec quelques propositions et actions remarquées par la presse : « Mur de Bègles », « Bois de bouleau », « Bal du siècle », « J’enlève le siège » …

1983 Premier militant de l’aménagement des quais de Bordeaux en grand jardin urbain.

1983-96 Militant pro tram à Bordeaux. « Le tram ? Ouais… »

1984 Militant distributiste avec « La Grande Relève » pour un Revenu Citoyen.

1985 Président du Mouvement Arc En Ciel.

1986-1995 Conseiller fédéral du Parti Radical Transnational, ex-Parti Radical Italien animé par Marco Pannela et Emma Bonino. Je siège aux coté d’Ilona Staller la Cicciolina qui me donne le passeport de l’amour en collant ses lèvres sur la dernière page de mon passeport d’où la couverture de ce livre.

1985-1990 Mouvement de Légalisation Contrôlée avec l’avocat ami Francis Caballero.

1990 Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence.

1990 Initiative du « Livre de Bordeaux », témoignages de citoyens sur la ville.

Nombreuses performances politiques dont le « Blé de Froment » et « L.A.L’F.H.O.O.Q. ».

1993 PS après la défaite législative espérant un sursaut de ce parti. Parti d’en rire, en courant et sans laisser d’adresse au bout de six mois constatant la dégénérescence.

1995 Tête de liste municipale « Arc en Ciel –Verts » soutenu par Les Verts face à A. Juppé.

1998 Campagne régionale, ma liste « Ni gauche, ni droite, L’Entente » devance la liste radicale de gauche menée par Gilles Savary. Sans leur dossard je les prends tous…

2002 Candidat législatives 2004.

2005 Appel à un « Non fédéraliste européen » que je regrette tellement les « non » m’exaspèrent depuis.

2006 Convention pour la 6ème République que je quitte lorsqu’elle s’aligne sans débat sur A. Montebourg qui renonce à la suppression de l’élection monarchiste au suffrage universel direct, fondement de la C6R.

2006 Parti Fédéraliste Européen.

2007 Municipales Bordeaux sur liste citoyenne refusant l’alliance des Verts derrière le PS et V. Feltesse productiviste.

2014 Municipales Bordeaux sur liste citoyenne refusant l’alliance des Verts derrière le PS et A. Rousset plus productiviste encore.

2018 Blog sur Médiapart. Site Les Esprits Libres.

2010 à 2020 Président du Mouvement des Esprits Libres, politique et culturel pour la 6ème République et le Revenu Citoyen, fondateur et animateur du Salon des Esprits Libres, S.E.L. dans la lignée des salons prérévolutionnaires du XVIIIème siècle.


Antiquaire, amateur d’art

1980, magasin « Les Mains Sales » quartier Saint-Michel.

1984 à 1986 Galerie d’art contemporain « Émergences » quartier Saint Michel, Bordeaux.

Nombreuses nuits mémorables dont « Nuit inhumaine », participants déguisés en animaux, « Nuits des odeurs », parcours de senteurs, « Nuit métal » et autres. 

« Nuits d’Émergences » à l’Entrepôt Lainé dont défilés de mode « Regardez ailleurs » produit aussi à Rotterdam, expositions dont les premières de Philippe Aïni, nombreuses performances.


Notons deux œuvres remarquables présentées par mon alliée depuis quarante ans, Dominique Aparicio :

La première, « L’érotisme comme un accident », à Émergences où elle transforme la mezzanine en pièce fermée. On entre à deux et l’ouverture déclenche une minuterie qui éclaire fortement la pièce toute blanche, murs, sol, plafond, laissant les visiteurs perplexes. Lorsque s’arrête la minuterie, des lignes de peinture blanche phosphorescente apparaissent au sol et aux murs, identiques à ceux tracés lors des accidents de la route ou crimes autour des corps mais qui reprennent les contours de couples dans des positions d’amour. Le couple visiteur peut alors se placer dans les marques et se retrouve en positions d’acte d’amour. Jamais vu mieux pour ma part…

La deuxième à l’entrepôt Lainé où elle présente « La transparence aidant la mort est le dernier des beaux-arts », un aquarium cercueil transparent en verre, taille humaine, en verre, rempli d’eau, avec une anguille vivante nageant et un triangle rouge de plexi inversé comme un sexe de femme en suspension tenu par des fils et que l’anguille traverse parfois.


Depuis 1991, magasin d’antiquités « Le Centre-Ville », rue du Parlement Ste Catherine, quartier Saint Pierre à Bordeaux. Ce n’est pas un lieu non essentiel, c’est un lieu existentiel et celui qui n’ose pas entrer mérite de rester dehors.


Libertinage existentiel

Depuis 1998, président fondateur de l’association Tango Bordeaux. Danseur et enseignant de tango argentin.

Célibataire par principe. Hédoniste et penseur libre.

Auteurs de poèmes, textes politiques et érotiques.

Metteur en scène de performances politiques et érotiques.

Amateur d’art et de performances, collectionneur d’art érotique et curiosas, livres érotiques illustrés.