Lettre ouverte à Hugues MARTIN
Monsieur le maire,
Y’a comme une épine dans le pied,
Une verrue sur la façade, un caca sur le quai,
Une casserole rouillée qu’on se traîne sur la jetée !
C’est grisaille, gris sur gris
et vert de gris dans le fruit !
C’est un détritus de guerre,
trophée amarré à la bite usée
de petites frappes à se marrer
genres nostalgiques du djebel
mais pas trop fiers de la traite !
C’est l’enflure sur le bateau,
c’est la crevure sur le gâteau !
C’est d’un goût !
Mais qu’attendent les bourges pour s’en débarrasser ?
Ça devrait tempêter dans les tasses de thé !
Pitié pour nos chemises
qu’on n’voudrait pas mouiller !
Y’a comme un avis de tempête
c’est la bataille navale qui commence !
Touché coulé, ça prend la route du métro
six pieds sous terre au fond de l’eau,
à la ferraille ou aux pescails !
Elle va morfler la casserole,
ça va torpiller près des hangars,
on va se le finir à la chignole,
il va couler le Colbert
et le champagne à flots !
Allez Martin,
encore un effort pour être maire,
débarrassez-nous de ça !
Vous avez perdu la bataille du rail
n’faudrait pas perdre celle du quai,
ça ferait un homme à l’amer !
N’ayez pas le mal de maire
ayez le pied malin !
Allez Martin,
bouge ton quai !
Je vous prie, monsieur le maire,
de bien vouloir agréer l’expression de mes salutations marines les meilleures.
Jean-Pierre ROCHE