8    Sémantique contre l’extrême droite

 

Discréditer l’extrême droite : traiter le mal par les mots 
Proposition est simple et radicale et pacte démocrate qui tient en une seule phrase : ne parler que de « l’extrême droite » et  prononcer le moins possible le nom du mouvement ou celui de ses dirigeants. Effet garanti. Vous verrez combien les dirigeants d’extrême droite, rediabolisés, s’affolent et se déstabilisent. Ils jurent aux grands dieux qu’ils ne sont pas d’ « extrême droite », et ce faisant ils prennent votre relais. Ils ont déjà, sans succès, porter plainte contre cette appellation qu’ils redoutent. Efficace car l’extrémisme n’est pas digérable. Être traité « d’extrémiste » disqualifie.

Si vraiment « extrême droite » ne suffit pas, on parlera de « la candidate d’extrême droite », du ou des « candidat(s) d’extrême droite » ou du « parti d’extrême droite ».

À la grande limite, on tolérera « La Le Pen » ou « La fille Le Pen, » ou encore « La candidate Le Pen, » ce afin d’affilier fille et père dans l’imaginaire, mais impasse sur le prénom. On tolérera également « R. Haine », « Rassemblement Nazional » à l’écrit pour se divertir, mais on s’en tiendra autant que faire se peut à « extrême droite ».

 

Discréditer l’extrême droite ne tient qu’à nous, mais il nous faut comprendre que le combat « antiraciste », « antifasciste », a été, jusque-là, assez nul, voire contre-productif boomerang et publicitaire à l’envers. Continuons-nous à lui faire de la publicité langagière ou médiatique, ou bien la traitons-nous autrement ? L’attaquer en la nommant dans ses apparences ou les appellations qu’elle s’est choisies elle-même, et qu’elle nous impose, c’est lui faire sa publicité, c’est devenir son porte-parole. Nous le sommes aujourd’hui en utilisant l’appellation qu’ils se sont choisie. Maîtrisons nos propres appellations et appelons un chat brun, un chat brun. L’extrême droite doit être nommée dans sa réalité profonde et répugnante. La désigner pour ce qu’elle est, c’est la couler sans même avoir à l’attaquer au-delà, car l’argumentation rationnelle ne tient pas avec eux. Nous avons déjà rencontré cela avec Donald Trump fort mal combattu. Mettez-vous bien dans la courbure que plus vous prononcez le nom d’un candidat, en bien ou en mal, plus vous lui faites de la publicité. Leur répondre est facile à condition de se situer également sur le registre sémantique qu’ils étudient eux-mêmes sans cesse pour se dédiaboliser.

 

Passez ce pacte des Esprits Libres entre amis. Avec votre entourage, relayez cet appel sur les réseaux, généralisons cette pratique simple. C’est compliqué au tout début mais on prend vite le pli et ensuite c'est un jeu et une vigilance où on ne supporte pas de se salir la bouche en prononçant leurs noms. Ayons un langage châtié pour châtier l’extrême droite.

 

Le pacte républicain

Extrême droite et finesse économique ne se côtoient guerre. La vacuité du programme économique du R.N., qui à l’époque du F.N. se résumait à l’ultra-capitalisme, ultra-libéralisme au bénéfice des possédants, cultive âneries et errances associant tantôt la danse du ventre pour un Frexit ou pour la sortie de l’Euro tantôt un interventionnisme économique et un localisme d’opportunités. Les girouettes ventilées « Vos idées sont les nôtres » tiennent lieu de boussole « à la va comme je te pousse » où la fafouillerie est un variant de la farfouillerie.


Les néo-fascistes du R.N. baignent toujours dans les relents de la violence, du racisme, de l’intégrisme religieux de ses origines. La bataille symbolique doit être menée fermement et il est légitime de réclamer l’interdiction de cette clique qui arbore toujours l’indigne oriflamme des néo-fascistes italiens en changeant simplement le vert blanc rouge en bleu blanc rouge. Le mouvement n’est toujours pas clair sur l’avortement, la peine de mort, l’homosexualité, les LGTB, Pétain, Franco, l’Algérie « Française », l’OAS et le putsch, Bastien Thiry, Pinochet ou Mussolini, le tout soutenus par l’ex F.N. La violence du mouvement n’est plus à démontrer. L’engagement pour la peine de mort de la candidate d’extrême droite n’est pas fait pour rassurer. Notons sa surenchère pour la violence étatique, le tout répressif, les lois sécuritaires, le tout carcéral, le surarmement et les milices armées, la vidéo-surveillance généralisée au détriment des libertés et d’une société apaisée.

Constatons la proximité et les flirts idéologiques avec les pires groupes extrémistes de droite et l’historicité du mouvement qui le pousse à utiliser une « catho-laïcité » pour cacher son racisme. Silence sur les massacres des Rohingya en Birmanie ou sur les Ouïghours en Chine. Catho-laïcité taiseuse face au Concordat en Alsace-Moselle et soutien en sous-main aux extrémistes de Civitas. Extrême droite héritière des engagements historiques machistes contre les femmes et le droit à l’avortement et à la contraception et dernièrement aux côtés des homophobes de la manif pour tous. Acharnement des extrêmes droites contre la fluidité des genres et les droits LGBT.

Leur politique internationale ne saurait être passée sous la table. A vouloir saboter et désarmer l’Europe : Frexit, sortie de l’Euro, sortie de Schengen, refus d’une Europe de la défense, sortie de l’Otan avant la mise sur pieds d’une défense européenne afin de « trouer la raquette » de nos défenses laissant libre court aux menées agressives de la Russie et de la Chine. Depuis la montée de M. Salvini et de V. Orban, c’est de l’intérieur de l’Europe que ces ennemis de la démocratie agissent.


En quête d’appuis internationaux, bien qu’humiliée et non reçue, errant au rez-de-chaussée de la Tour Trump, la candidate d’extrême droite restera alignée sur D. Trump envoyant ses lieutenants soutenir l’équipe Trump jusqu’aux derniers jours de campagne. Elle s’est beaucoup « trumpée » cette personne.

Après son financement par des banques russes, la candidate d’extrême droite, qui se prétend souverainiste et favorable à l’indépendance nationale, est allé jusqu’à faire allégeance, dans son bureau même, même à V. Poutine. Le R.N. a soutenu l’intervention des Russes en Syrie pour sauver le régime fasciste d’Hassad et bombarder les populations civiles, les hôpitaux la résistance, et les kurdes. Idem pour l’agression Russe contre l’Ukraine et l’invasion de la Crimée.         
F.N.-R.N. est mêlé à de sordides histoires d’argent.  Avec plus de 22 millions d’euros de déficit le R.N. est prêt à se vendre et il convient de le surveiller fiscalement en rappelant les détournements au Parlement d’une Europe qu’il insulte.

Les populistes arrivés légalement au pouvoir n’ont de cesse que de s’appuyer sur les faiblesses démocratiques pour réduire et affaiblir les pouvoirs intermédiaires, médias, justice, syndicats, partis d’opposition etc. Ils s’appuient sur la faiblesse de ces pouvoirs déjà effective et continuent de les attaquer, sur les lois liberticides déjà en place et de nouvelles qu’ils promeuvent, sur le pouvoir personnel déjà en place et qu’ils renforcent, sur les fausses informations, les faits divers, les boucs émissaires, les référendums et les modes de scrutin iniques, en les utilisant au maximum. Ce qui rend d’autant plus difficile de les déloger et réduit les possibilités d’alternance. Les espaces, médiatique, politique et de justice, se réduisent.       
Voter populiste c’est prendre un aller sans billet retour assuré.
Aujourd’hui, affaiblir notre justice et viser notre Assemblée Nationale en s’appuyant sur le corporatisme policier est une forfaiture factieuse de l’extrême droite, de la majorité de la droite et hélas d’une partie de la gauche et des écologistes.  

Le fait qu’une partie de la droite, la plus cupide, la moins instruite, la plus violente socialement, lorgne naturellement vers une alliance avec cette lie de la société ne saurait nous étonner et la droite républicaine est convoquée à réagir. Le fait que LFI lorgne vers la rupture du front républicain et vers l’abstention en cas de présence d’un R.N. ne fait que confirmer la présence du germe social-fasciste dans une partie de l’extrême gauche. Même germe qui fait ménager les islamistes.

Naturellement le pacte républicain ne reprendra un sens profond que lorsque le système cessera d’accepter la pauvreté dans ce pays riche et rompra avec la monarchie d’Ancien Régime mais ce n’est pas pour autant qu’il nous faut désactiver notre antifascisme surtout vis-à-vis d’agents objectifs de l’étranger comme le petit groupe dirigeant du R.N. vis-à-vis duquel il nous faut répondre point par point, programme contre programme. Idem pour le révisionniste faiseur de l’histoire, anti-dreyfusard et enfant d’Pétain. Extrême droite, droite extrême, bonnet brun, brun bonnet.


Esprits Libres, activons notre no pasaran.